Je feuilletai Le Monde un soir et je suis tombé sur un article qui m'a beaucoup plu : comment choisir sa banque selon de vrais valeurs et non pas sur les performances financières. Ce sont deux associations, Attac et Les Amis de la Terre qui ont fait ce travail, pour un résultat pas si surprenant que ça. Si vous voulez savoir si votre banque utilise des paradis fiscaux ou dans quelle mesure elle tient compte des impacts sociaux et environnementaux de ses activités ou investissements, alors allez voir les résultats de cette étude : http://www.datapressepremium.com/RMDIFF/2005515/RapportBanquesAtAttac2.pdf. En tout cas ma banque est troisième et je compte bien devenir client des deux premières aussi. Papa, pour la n-ième fois, change de banque. Dans un précédent billet je parlais de l'attention que je porte sur mes choix en tant que citoyen. Il y a quelques semaines j'ai fait appel à un coach carbone pour évaluer mes émissions de CO2, qu’il s’agisse du logement, des transports, de l’alimentation ou de mes équipements. Mes résultats sont très bons dans trois des quatre domaines mais pour ce qui est des transports...trop d'avion, trop loin. Fini le globe-trotting, vive le tourisme local! Cela nous pose un dilemme tout de même pour les vacances de Noël : on voulait aller se délasser au soleil dans une île du Cap-Vert, mais maintenant... Allons-nous devoir nous contenter d'une semaine en raquette dans les Pyrénées? Devons nous dire adieu aux glaciers en Patagonie ou aux Maoris en Nouvelle-Zélande et nous satisfaire de Bertillon et du quai Branly? Remarquez avec le réchauffement du à nos émissions de CO2, on peut effectivement dire adieu à nos glaciers en Patagonie... Et bien pourquoi donc aller à l'autre bout de la terre pour passer des vacances, pourquoi ne pas rester près de chez soi? C'est vrai que passer une semaine à Paris en visitant musées, découvrant expositions et monuments, prenant des centaines de photos et sirotant cafés et thés dans des salons de grands hôtels et terrasses de petits cafés, se promenant dans jardins et parcs, serres et bois, poussant quelques portes cochères ou portails de cathédrales, suivant des guides savants ou ses propres inspirations, c'est une invitation délicieuse. J'ai vu le film de Woody Allen ce WE, Minuit à Paris, un bijou. Serait-ce ça le tourisme à venir? Un voyage où l'exotisme n'est pas dans la distance parcourue mais dans le temps passé, où sans bouger vous découvrez des vies d'autres époques, dans un cadre lointain mais familier. Le dépaysement serait extraordinaire : imaginez une semaine dans le Paris de la Belle Epoque, le foisonnement des Impressionnistes, les Expositions Universelles et la naissance de la tour Eiffel. Une semaine sans électricité, des calèches mais pas encore d'automobile. Un voyage dans le temps. J'en connais un qui serait au nirvana : mon coach carbone.