J'ai toujours privilégié les dialogues aux conversations, les têtes à têtes aux tours de tables, les correspondances aux lettres ouvertes et me voici à me globaliser, me mondialiser. Ça a commencé avec Facebook, c'était déjà un début d'ouverture sur le monde, une façon de me publier, de m'afficher.
Jusqu'à maintenant je ne savais pas qui lisait mon blog. En me basant sur le nombre de commentaires laissés à chaque nouveau billet, je m'acceptais comme blogueur du Dimanche plutôt que le prochain phénomène éditorial du Web. Quelle n'a donc été ma surprise, et la votre d'en quelques mots j'en suis persuadé, d'apprendre que mes billets sont suivis par Nicolas Sarkosy en personne (bonsoir Nico ;-). J'ouvre une parenthèse : le commun des Français disent Sarko lorsqu'ils parlent de notre Président mais ses intimes disent Nico. Je ferme la parenthèse. Moi qui me pensais pamphlétaire novice, à court d'idées, rédacteur en herbe, une petite bille, me voici une plume. Moi qui me voyais envoyer mes mots comme des bouteilles à la mer, je me rends compte que notre souverain m'avait à l'oeil et surtout que j'ai son oreille; me voici conseiller du roi!!! Non, non, ne vous précipitez pas sur les commentaires, aucun n'est de Lui. Comment le sais-je alors? Ma foi, mon dernier billet "Indignez-vous" n'était-il pas clairement une critique acerbe de Michèle Alliot-Marie et de Nicolas Sarkosy, une plaidoirie pour nettoyer les écuries d'Augias, un pamphlet pour exposer au grand jour les incuries d'Ollier? Et bien voyez-vous que depuis ce billet, Nico a lâché MAM et essaie de remettre de l'ordre dans la maison! N'est-ce pas preuve évidente, suffisante, de la portée de mon blog?
Dans quelques jours, quelques semaines au plus, ce blog sera lu par des milliers de personnes, mon avis recherché, les invitations pleuvront pour les émissions politiques, le gouvernement tremblera à chacun de mes papiers, les agences de notations scruteront mon moindre mot, prêtes à dégrader la note de la France, la bourse vacillera au moindre de mes commentaires... ce blog me dépasse, je vais peut être retourner à mes têtes à têtes.